Château de Saint-Germain (Ain), à l’assaut de la tour maîtresse…

La cour haute du château de Saint-Germain, la vallée de l’Albarine et la plaine de l’Ain (cliché Buttermilk)

Après des fouilles menées dans les années 1970, le château de Saint-Germain à Ambérieu-en-Bugey, l’un des plus grands du Département de l’Ain, fait l’objet de nouvelles recherches archéologiques depuis 2012 en partenariat avec l’association des Amis de Saint-Germain et son château.

La campagne de fouilles menée en juillet 2020 a été marquée par le contexte épidémique : l’équipe a été fortement réduite et nous n’avons pas pu accueillir la douzaine d’étudiants qui participent habituellement au chantier.

La cour haute du château (cliché Buttermilk)

Malgré tout, cette campagne a été l’occasion de s’attaquer à une partie du site encore très méconnue : la tour maîtresse. Imposant bâtiment de 15 m de longueur par 10 m de largeur, elle atteignait, d’après les textes, 28 m de hauteur au XIVe siècle. Démolie après le rattachement du Bugey à la France en 1601, elle était depuis 400 ans ensevelie sous les décombres de son effondrement.

Les bâtiments résidentiels en cours de fouille (cliché P. Petit-Roche)

Il a fallu une douzaine de jours de terrassements au moyen d’une pelle mécanique et d’un tombereau pour dégager la tour d’environ 230 m3 de gravats en octobre 2019 et juillet 2020. Ce n’est qu’une nouvelle étape après les travaux menés depuis 2013, qui avaient déjà permis la restauration des murs est et sud. La tour est encore en partie enfouie et sa jonction avec le petit logis qui se développait sur son flanc nord n’a pas été atteinte. Il faudra encore au moins un an avant de parvenir à comprendre cette partie du site et à la présenter au public.

La tour en cours de dégagement, avant le nettoyage manuel des structures (cliché P. Petit-Roche)

Les fouilles ont mis au jour une grande porte sur le mur ouest, encadrée par des massifs de maçonneries qui peuvent correspondre à l’escalier qui permettait d’accéder au premier étage. D’après les archives, étudiées par Alain Kersuzan, cet escalier en pierre reconstruit dans les années 1340, était protégé par une toiture et un bardage de planches. Un petit pont-levis situé à son sommet permettait de couper l’accès à la porte de l’étage. La poursuite des recherches permettra de mieux comprendre l’organisation et l’architecture de cet édifice, dont la datation est encore mal établie (entre le XIe et le XIIIe siècle)…

La tour maîtresse et les structures maçonnées adossées à la façade ouest (cliché Buttermilk)